Le village de Ghislenghien abrite depuis le 12e siècle une abbaye de bénédictines. En 1203, Nicolas de Rumigny, seigenur de Chièvres, donne au monastère local deux muids de blé à percevoir sur le moulin de la localité. Il s'agit certainement d'un moulin à eau.
Divers indices incitent à reconnaître un site de moulin à eau au pont de rencontre du chemin de la Panneterie et de la Sille. C'est problablement la création de la voie ferrée, remontant naquère encore la vallée et reliant Ath à Enghien, qui aura eu pour effet de perturber l'ancien système d'alimentation du moulin et de provoquer sinon sa disparition pure et simple, à tout le moins des transformations radicales.
Parmi les indices, et outre le voisinage de l'enclos de l'ancienne abbaye des bénédictines de Ghislenghien, on peut retenier le fait que le chemin de la Panneterie forme l'une des rares traversées de la Sille aux abords immédiats de la partie agglomérée du village.
Mais c'est la présence toujours actuelle d'une entrepirse spécialisée dans le secteur des "grains, engrais, semences..." qui nous paraît l'indice le plus sûr de la présence d'un moulin à eau à cet endroit précis. On constate, en effet, à divers autres endroits de la province (Lens, Chapelle-à-Oie), l'évolution qui conduit du moulin à eau à de telles entreprises. Des silos marquent alors le paysage de traits fort comparables.
Un bâtiment entièrement recouvert de plaques métalliques formant bardage constitue actuellement le centre administratif de cette entrepirse; Il pourrait correspondre à l'ancien moulin. Son volume général (allongé et perpendiculaire par rapport à l'axe de la vallée) et le profil de sa toiture prêchent à tout le moins pour une construction ancienne. Sa situation en amont de chemin incite à penser à un moulin alimenté soit par une dérivation (comme c'est le cas pour le moulin du Rieu à Hellebecq, juste en amont de Ghislenghien) soit par un barrage.
Gérard BAVAY
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