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De Moulin de la Biesmelle is een watermolen die al in 1217 bestond, als behorende tot de abdij van Lobbes.
De molen staat op de Ferrariskaart van ca. 1775 (zie KBR Viewer, kaartnummer 82, Thuin). Op de Kadastrale Atlaskaart van P.-C.-Popp (ca. 1860) vinden we de "Moulin de Biesmes" terug op het perceel B415.
In 1834 bezat deze molen twee houten bovenslagraderen: de rechtse voor het malen van schors en de links voor het malen van graan. Later werden deze raderen vervangen door een turbine. In het turbinehuis is thans een waterzuiveringsinstallatie geplaatst. Eigenaar Jean Corman behoudt de molen in goede staat. Het mechanisme is nog aanwezig.
Lieven DENEWET & Aimé SMEYERS
L'ancien moulin à eau de Biesme sous Thuin était à l'origine, à double fonction: moudre la farine et écraser les écorces de chêne (pour le tan).
Un ancien inventaire des archives de l'abbaye de Lobbes signale 6 numéros concernant le moulin de Biesme, notamment un acte de partage, en 1217, du moulin de Biesme entre les enfants de Gossuin de Thuin.
En 1794, le moulin rapportait à l'abbaye de Lobbes 50 couronnes de France. En 1833: la Biemèle y donnait le mouvement à un moulin à farine et à un moulin à tan.
Le moulin de la Biesmelle (dit habituellement "la ferme du Moulin") se situe sur le cours d'eau du même nom, affluent de droite de la Sambre. L'importance du bassin hydrographique de ce cours d'eau explique le nombre de moulins qui se trouvent sur son cours. Celui-ci présente la particularité de se situer un peu en aval du confluent de la Biesmelle et du ruisseau des Marais, venu de Ragnies. Ainsi se met en place une configuration classique associant un élargissement de la plaine alluviale - à hauteur du confluent - à un net resserrement qui lui est consécutif, à hauteur du moulin. Le chemin conduisant à Ragnies profite de cette configuration pour franchir le cours d'eau juste en aval du moulin, soit prabablement à l'emplacement d'un ancien gué, dont l'apparition ferait naturellement suite à l'installation du moulin.
La dénivellation entre l'amont et l'aval du moulin, manifestée par une chute assez spectaculaire, renvoi également à une structure de type "barrage". Les débordements accidentels de la rivière passent largement sur le coté du moulin, à hauteur de la voirie vers Ragnies, et traduisent les effets de cette "coupure" historique. Malgré les atterrissements à l'amont du barrage, le relief de ce dernier est encore sensible à hauteur du moulin.
Le moulin de la Biesmelle forme un ensemble assez considérable qui se distribue de part et d'autre du cours d'eau. Le tout est essentiellement en moellon de calcaire local, sauf les chaînages d'angle et les encadrements des baies qui sont en pierres soigneusement équarries et ciselées, comme il se doit.
Le centre de cet ensemble est constitué par un portique placé au-dessus de la haute chute ou dévesoir. Ce portique commande trois vannes munies de leurs ventelles - ensemble toujours en parfait était de fonctionnement à l'heure actuelle - et d'un système de relvage à crémaillère, à partir de la passerelle traversant le cours d'eau à cette hauteur. Deux hauts murs délimitent le "gouffre" en aval de la chute. Ces murs ménagent également des emplacements destinés au "logement" des roues situées de part et d'autre de la chute et correspondant aux machineries "jumelles" installées d'un côté et de l'autre du cours d'eau.
Apparaissement de cette manière deux moulins "jumeaux" sucsceptibles de profiter l'un et l'autre de l'important débit de la rivière. Le moulin de la rive droite (moulin à farine) est le plus considérable et sans doute le plus ancien. De plan rectangulaire, il est établi en long dans le sens de la rivière et présente donc son mur gouttereau à celle-ci. Sur son flanc ouest, le logement de la roue se trouve entre le mur du moulin et le mur placé contre le portique. La vanne permettant de commander l'admission d'eau à une roue de dessus est est toujours bien présente à cet endroit. Un dispositif concu selon le même modèle jouxte le bâtiment situé de l'autre côté de la rivière.
Le "grand" moulin est une assez haute bâtisse comportant un étage et un vaste grenier. Les murs gouttereaux se terminent par des courbeaux de bois. Le pignon présenté des encorbellements au niveau de la corniche et des épis de brique. La toiture est assez élancée et s'orne d'un léger coyau. Un haut corps de logis - probablement du 17e siècle - se situe danc le prolongement du moulin, vers l'amont. Un élargissement récent a été établi en encorbellement au desuus de la rivière, en amont de la chute.
Un "petit" moulin - moulin à tan - fait face au grand sur l'autre côté de la rivière. Il s'agit d'une construction moins élaborée et de moindre volume. Elle dispose toutefois du même dispositif destiné à contrôler l'alimentation en eau de la roue motrice. Le "petit" moulin est construit perpendiculairement par rapport à la rivière et présente donc un pignon du côté de celle-ci. Une porte probablement utilisée pour le transbordement des grains trouve place dans la partie supérieure du pignon opposé à la rivière. Un rehaussement en brique est bien identifiable tant aux murs gouttereaux qu'aux pigjnons. Alors que la couverture du "grand" moulin est faite d'ardois en asbeste-ciment, celle du petit moulin est en tuile.
Les archives de l'abbaye de Lobbes mentionnent le moulin de Biesme dès 1217. Propriétaire du moulin jusqu'à la fin de l'ancien reégime, l'abbaye confia le moulin en fief à divers seigneurs locaux qui le louèrent eux-mêmes à des meunies.
Le moulin de la Biesmelle a fonctionné jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Actuellement, le site - particulièrement favorable - est exploité, sur le plan hydraulique, à travers une turbine visant à la production d'électricité.
Gérard BAVAY
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Biesme-sous-Thuin (Thuin), Henegouwen
