Le moulin de Viesville est un moulin à eau à la rue des Arbalestriers n° 35 sur le Tintia, affluent de gauche du Piéton, section A n° 227b.
Construit ca. 1100, rebâti avant 1500 et en 1750.
Etait une fois détruit par les Liégeois.
En 1925 ou 1929, la roue est remplacée par une turbine.
Arrêté en 1966 ou 1971.
Le bâtiment existe toujours.

Le moulin de Viesville se situe à hauteur du village sur le cours du Tintia, affluent de gauche du Piéton. Alimenté par un assez vaste bassin versant et appuyé sur les crêtes où passes la chaussée romaine de Bavay à Cologne, le Tintia draine un total de pas moins de huit villages placés entre Charleroi et les confins du Brabant. En raison du caractère assez réduit du débit, rares semblent avoir été les moulins à eau à avoir tourné dans l'ensemble de ce bassin. Toutefois, comme les terains, peu favorisés par l'eau, montent graduellemnet vers la chaussée romaine et vers des horizons très largement dégagés, on y trouve la trace d'un certain nombre de moulins à vent.

Suite à divers bouleversements de l'environnement local et à l'état de délabrement dans laquel il était tombé, le moulin de Viesville ne s'impose pas d'emblée au regard.

On peut toutefois imaginer que la portée "industrielle" du moulin se trouvait en contrebas d'un barrage passant à l'actuel emplacement de la rue des Arbalestriers. Sur le long terme, les alluvions arrêtées par ce barrage ont gommé la dépression qui devait primitivement exister de ce côté de la route. Le moulin occupe en tout cas un point situé très précisément entre une partie élargie de la plaine alluviale (vers l'amont) et le départ de la partie la plus creusée du vallon, aux approches du cours du Piéton. Avec le temps, le terrain situé en aval du moulin a eu tendance, par le jeu des remblais, à suivre le mouvement.

Malgré les transformations, la bâtisse continue à dominer les édifices voisins. De plan rectangulaire (mur gouttereau ou long côté longeant la rivière), le moulin se distingue par la régularité de son architecture (trois hautes travées sous un vaste grenier éclairé de trois petites fenêtres et couvert d'une haute toiture en bâtière). Une corniche en brique sous encorbellement triple marque l'unité d'une solide construction en brique. Donnant directement sur la voirie, le large pignon en  brique est percé d'une première porte surélevée par rapport au rez-de-chaussée et d'une seconde porte destinée au transbordement des marchandises à hauteur du grenier. Les restes d'un monte-charge attestent d'un dispositif de levage (par poulie) propre à un moulin. Une toute petite fenêtre est encore percée au-dessus de cette porte. Un peu en contrebas du niveau de la rue des Arbalestriers, des baies signalent la présence d'une cave ou, plus exactement, d'un local situé au niveau de la rivière.

Diverses dépendances à caractère plus "rustique" accompagnent le moulin . A l'opposé du lit de la rivière, dans le prolongement du pignon du moulin et contre la voirie, une construction basse dotée d'une lucarne passante à usage de monte-charge semble relever d'une affectation liée à l'activité du moulin. Dans la suite encore, divers volumes s'accolent les uns aux autres en témoignant, par la diversité de leur édification, des étapes intervennues dans la construction. Le moellon de grès y est largement représenté. L'origine de ces constructions pourrait être ancienne: 17e siècle au vue des traces de baies à croisée ou sous arc de décharge. Prolongeant, de même, le moulin vers l'aval, plusieurs bâtiments ont dû partager d'une manière ou d'une autre le destin de ce dernier.

L'endroit mériterait une analyse approfondie sur le plan de l'archéologie du bâti.

P. DARDENNE & Gérard BAVAY

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De Moulin de Viesville werd voor 1265 gebouwd als graanwatermolen en was de banmolen van het dorp (kasteel van Viesville). De molen werd ooit door de Luikenaars verwoest. Het gebouw is grotendeels uit natuursteen opgetrokken. In 1925 of 1929 werd het waterrad vervangen door een turbine. Het gebouw werd gerenoveerd tot woonhuis en het binnenwerk is uitgebroken.

Literatuur

"Le patrimoine monumental de la Belgique., t. 20, Hainaut. Arrondissement de Charleroi", Liège, 1994, p. 444.
Jacques Vandewattyne, "Inventaire des moulins du Hainaut. Arrondissement de Charleroi - Arrondissement de Mons - Arrondissement de Soignies", Hainaut-Tourisme, n° 118, juli 1966, p. 139-144;
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987;
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Notes historiques. Tome I. Les généralités", Charleroi, 1930;
Robert Desart, "Les Moulins à Eau du Hainaut et des Flandres", Soignies, Lemaire, 1968.
Gérard Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut. Inventaire descriptif", Mons, 2008, p. 204-205 (Annalectes d'histoire du Hainaut, XI), p. 190-192.