Le Moulin Paradis se situe dans la rue du Moulin Paradis, sur le ruisseau d'Erbisoeul à une altitude légèrement inférieure à quarante mètres. Erigé par permission de la Députation permanente du province d'Hainaut en 1843 au sieur Delabie et en 1844 au sieur Paradis.
Son environnement permet de reconnaître, en amont du bâtiment, un talus qui délimite le canal d'arrivée d'eau. Par le biais de ce talus, le niveau de l'eau à hauteur du moulin est amené à plus de deux mètres au-dessus du niveau "naturel" du vallon encore associé ici (quoique de manière peu marquée) au ruisseau d'Erbisoeul. Ce dispositif correspond apparemment à une alimentation assurée par le biais d'une dérivation plutôt que d'un barrage. Une autre levée de terre est visible en parallèle au bief d'amenée et pourrait également correspondre à une dérivation mise en place pour l'alimentation du ou d'un moulin. Quoi qu'il en soit, le cours actuel du ruisseau d'Erbisoeul semble davantage le résultat d'un aménagement que le reflet de la situation naturelle initiale.
Suite à sa désaffectation, le moulin Paradis a fait l'objet d'une métamorphose importante. A l'amont du moulin proprement dit, un volume résidentiel semble être le résultat d'un ajout rélaisé de telle manière à profiter de l'agrément d'un plan d'eau en guise de terrasse. A hauteur du moulin, une bâtisse de plan rectangulaire est posée perpendiculairement par rapport à la rivière. On y reconnaîtra le volume du moulin initial. Ce dernier présentait son pignon côté rivière et roue. L'accès à l'habitation se fait là par le biais d'une terrasse établie à l'eplacement d'une ancienne tubine hydraulique.
Reconstruite, la vanne autrefois destinée à régler l'admission des eaux vers la roue est toujours en place et fonctionnelle. De l'autre côté de l'emplacement de la turbine, un portique fait de grand monolithes de pierre bleue encadre les deux vannes utilisées pour maîtriser les eaux de la rivière. Ces vannes sont toujours fonctionnelles et se manient à l'aide de crémaillères.
Vers l'aval s'élèvent d'autres volumes qui devaient abriter des locaux techniques et d'entreposage en même temps que l'habitation du meunier.
L'ensemble des bâtiments a été aménagé dans le courant des années 1930 dans un style homogène avec inspiration de pans de bois pour l'étage et les pignons.
Sur le plan de ses équipements hydrauliques, tout spécialement, le moulin Paradis présente un intérêt particulier.
Christiane PIERARD & Gérard BAVAY
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