Le "Moulin de Bienne-lez-Happart" ou "Ferme du Moulin" est un moulin à eau à farine, sur le ruisseau du Grignard, à route de Rouveroy, n° 74.

Le 18 août 1773, octroi pour François Joseph Langlet, meunier et habitant de Bienne-lez-Happart, à retablir sur le ruisseau et prairie de la seigneurie de Bienne-lez-Happart, pays et comté de Hainaut, avec l'aggréation du seigneur de Bienne, l'ancien moulin à eau qui existait audit lieu.

Le moulin à eau de Bienne se situe sur le ruisseau du Grignard, affluent de gauche de la Sambre. Ce ruisseau, alimenté par plusieurs petits ruisseaux drainant Bienne-lez-Happart et Sars-la-Buissière, sépare curieusement deux paysages. Vers l'ouest (rive droite), s'émaillent les villages, les prairies parsemées d'arbres et un semis de petites habitations à caractère rural. Vers l'est (ruve gauche), aucun affluent ne vient alimenter la rivière et l'on découvre de vastes horizons que monopolisent trois ou quatre grandes explotations céréalières. Le contraste est surprenant et tiennt probablement pour une large part au caractère sablonneux des terrains situés vers l'est. C'est ainsi que le versant ouest du vallon fournit l'essentiel de l'eau et le versant est l'essentiel des grains à moudre.

Le moulin de Bienne-lez-Happart est alimenté par une dérivation qui trouve son point de départ à hauteur de la ferme du Château, à 500 mètres en amont du moulin. Alors que la rivière conserve son cours naturel au fond du vallon, la dérivation se tient sur la rive gauche, à l'amont du chemin qui conduit de la ferme du Château au moulin.

Le bâtiment ayant été converti intégralement à usage d'habitation, il est difficile d'y rencontre l'ancien moulin. On observera toutefois que la façade arrière présente, d'un côté à l'autre de la façade, une dénivellation correspondant pratiquement à un niveau (caves). C'est évidemment la trace de la chute du moulin. Il paraît toutefois difficile de déterminer sur cette seule base si la roue se trouvait contre le pignon, côté est, ce qui paraît d'ailleurs le plus vraisemblable, ou contre la façade arrière. La construction tardive d'une annexe contre le pignon rend l'interprétation d'autant plus difficile.

Quoi qu'il en soit, le bâtiment présente une belle homogénéité identifiée par le millésime 1782 figurant sur la clé de la porte d'entrée. Portes et fenêtres sont cantonnées de montants harpés en pierre et couverts d'arcs surbaissés à claveaux réguliers. La formule mansardée de la toiture n'est peut-être pas d'origine.

Il est donc très probable que, sous l'angle de la façade principale, le corps de logis se trouvait vers la droite de la façade principale et le moulin vers la gauche.

Le moulin a fini ses activités en 1920 et est actuellement à usage de maison de ferme.

Gérard BAVAY

Literatuur

Archives
Archives générales du royaume à Bruxelles, Conseil des Finances, n° 1896 (octroi pour rétablir le moulin à eau, 18.08.1773).

Ouvrages>
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Les généralités", Charleroi, 1930.
G. Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut", Mons, Hannonia, 2008 (Analectes d'Histoire du Hainaut, tome XI).
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987.
"Le patrimoine monumental de la Belgqiue", t. 10 (2). "Hainaut. Arrondissement de Thuin", p. 530.