Le moulin du Tronquoy est un moulin à eau à farine sur le ruisseau de Tronquoy à la rue du Fond du Village. Seul le bâtiment en pierres existe encore.

En 1272, à la sainte Madeleine, l’abbaye acquiert de Jean de Bomal, moyennant un échange de biens, le moulin du Tronquoy. Ce moulin à eau sera au fil des siècles l’un des lieux les plus fréquentés du village. Il est planté en aval de deux grands étangs aujourd’hui disparus, à hauteur du trou des nutons. Ces étangs figurent encore sur les cartes du 19e siycle et leur emplcement, comme la digue de retenue, restent bien visibles aujourd’hui. Les manants de Wierde, Montigny, Sart-Bernard, Waing (Wez) et Monceau (Faulx) ont l'obligation de moudre leur grain  au moulin de Wierde et nulle part ailleurs, sous peine d’une amende de 5 sols. Un meunier assermenté est chargé de percevoir les droits de mouture et de les reverser à l’abbaye. Et s’il advenait que le dit mollin ardist (brûle) ou évist (soit inondé) dis monnans devroient aller a mollin de Grandpreit, dedans l’abbaye.

L'ancien moulin du Tronquoy, alimenté par le ruisseau et deux grands étangs de retenue. Tronquoy est donc le nom de la ferme, du moulin et du ruisseau.Troncuest un toponhyme signifiant "endroit abondant en végétaux ». Le Tronquoy est formé par la réunion, entre la ferme et le moulin, de deux rus : le ruisseau de Naquion (ou de Bougnon) qui descend du bois de ce nom entre Naninne et Sart Bernard, et celui de Saut, qui naît à la source de la Pichelotte, sur les hauteurs de ce village et fait un détour par Barrabas. Le Tronquoy s’est aussi nommé Gorbais en 1482, et sur les cartes d’état major antérieures à la dernière guerre, il figure sous le nom de ruisseau du Moulin du Tronquoy.

Le mécanisme du moulin disparaît vers 1900.

Le long bâtiment en grès, dans la tradition du 17e siècles, ne laisse pas deviner sa fonction première. Pourtant, de nombreux actes, fermages, contrats de meunerie, expertises pour travaux divers, que ce soit de menuiserie ou d’entretien de la digue, jalonnent une histoire qui reste à écrire.

Acte de bail du moulin du Tronquoy à Wierde, intitulé: "Coppie du bail du moulin du Tronquoy en 1760 suivi de la prisure faite le 1 mai 1764. Ce bail est conclu entre l'Abbaye de Grandpré d'une part, et "... la veuve Antoine George meuniere au moulin du tronquoy..." d'autre part.

Sur la carte de Ferraris (ca. 1775), on peut voir le moulin et les étangs de retenue.

Le moulin est mentionné dans le Dictionnaire géographique de la Province de Namur de Ph. Vandermaelen (Bruxelles, 1832). "La comune (de Wiers) est arrosée par le ruisseau de Wierde, qui prend naissance au Saint-Bernard et fait mouvoir un moulin à farine et un moulin à huile". Deux étangs servant de réservoirs aux moulins; (...) On compte dans la commune un moulin à farine mû par le vent, un moulin à farine et un moulin à huile mûs par eau".

Le moulin est l’un des joyaux du domaine de l’abbaye, jusqu’à sa vente comme bien national, le 9 floréal an V: Vente des biens nationaux à Wierde
Biens du monastère de Grandpré:
Ferme du Tronquoy: 71 bonniers, 2 journaux, 50 verges, acquise par Sana, Paulé (fonctionnaires) et Stalpeaux (imprimeur) de Namur.
Cense de Grandpré à Wierde: 65 bonniers, 3 journaux, 56 verges, achetée par J. Dachet, ex religieux, Namur.
Moulin du Tronquoy et ses dépendances: 6 bonniers et 22 verges, acquis par S. Hulin, ex religieux, Florée.

Marc RONVAUX

Literatuur

Marc Ronvaux, "Wierde, histoire d'un village", dans: Cahiers de Sambre et Meuse.

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Archives d'Etat à Naumur, Archives ecclésiastiques, n° 2998, Abbaye de Grandpré, t. 1, p. 77.
Archives d'Etat de Namur, Archives ecclésiastiques de l'Abbaye Notre-Dame de Grandpré, liasse n° 3009: Acte de bail du moulin du Tronquoy à Wierde, intitulé: "Coppie du bail du moulin du Tronquoy en 1760 suivi de la prisure faite le 1 mai 1764. Ce bail est conclu entre l'Abbaye de Grandpré d'une part, et "... la veuve Antoine George meuniere au moulin du tronquoy..." d'autre part.
Archives d'Etat à Namur, Commune de Wierde (Histoire, administration, 1661-1793); Comptes et fournitures à l’administration de Wierde, an IV; Cens et rentes appartenant à la ferme de Vengne), Échevinage de Wierde (Parchemins, 1461-1496; Transports, 1722-1769; Transports, 1791-1795; Transports, 1738-1770; Transports, plaids, 1771-1795), Commune d’Andoy (Affaires militaires, 1792), Échevinage d’Andoy (Commissions, actes de la communauté et transports, 1783-1795 ; Transports et causes, 1708-1793).
P. Vandermaelen, Dictionnaire géographique de la Province de Namur , Bruxelles, 1932, p. 309.
Pierre Demazy & Christine Smolders, "Condtion de la femme, responsable d'un moulin", dans: Moulins et meuniers de la Belgique, yahoogroups, 2009.
J. Marchal, "Wierde et Andoy", Namur, 1987.
R. Delooz, "Les villages du sud-est de Namur (Jambes, Lives, Loyers, Erpent, Wierde, Naninne), Namur, 1990.
R. Blouard, "Mozet. Histoire et archéologie", Namur 1939 et Abbay de Grandpré, Namur, 1954.
D.-D. Brouwers, "L’administration et les finances du comté de Namur du XIIIe au XVe siècle, Sources", t. 1, Namur, 1910, p. 156.
Ph. Vandermaelen & Dr. Weisser, "Dictionnaire géographique de la province de Namur", Bruxelles, 1832, p. 309.

Mailbericht Marc Ronvaux, 13.06.2015