Molenzorg

Jette, Brussels Hoofdstedelijk Gewest


Schilderij J. De Ryck, 1898. Repr. verzameling Ons Molenheem
Collectie
Verdwenen Belgische Molens
Naam

Spruytmolen

Ligging
Chaussée de Jette
1090 Jette

Steenweg op Jette
Beekstraat
kadasterperceel D91


toon op kaart
Type
Stenen stellingmolen
Functie
Korenmolen
Gebouwd
ca. 1800
Verdwenen
1899, onttakeld / 1919, sloop romp
Beschrijving / geschiedenis

Ils deviennent rares nos concitoyens qui peuvent dire avoir connu le moulin à vent de la chaussée de Jette; aussi n’est-il pas sans intérêt croyons-nous, de publier ce que nous en savons avec le ferme espoir que des lecteurs viendront enrichir nos connaissances.

Grâce au cadastre du siècle dernier et du début du XXe on peut situer exactement cette usine; la parcelle 91 de la section D, qui était sienne, nous amène au cœur de l’îlot qu’encadrent la rue Herreweghe, l’avenue Odon Warland, la rue de Moranville et la chaussée de Jette. Son éloignement du centre de la commune et la proximité de la voisine firent qu’un cartographe l’appela «Moulin à vent de Koekelberg».

A quelle époque l’avait-on construit? Faute de n’avoir retrouvé l’octroi d’installation, il nous faut procéder par déductions. Une première constatation est qu’il ne figure pas sur les cartes et plans de la fin du régime autrichien ni de la domination française. Or, pour cette dernière période, qui vit la naissance du cadastre moderne, on possède tous les documents et matrices. On ne le trouve pas non plus sur la précieuse carte manuscrite des environs de Bruxelles dessinée par G. de Wauthier, commencée à la fin du régime autrichien et tenue à jour jusque vers 1810.

On trouve une première mention du moulin dans le cadastre hollandais qui le décrit comme suit : «In steen getimmerd, hij heeft eenen omgang en drij paar steenen die niet gelijktijdig kennen werken». Ce ne fut pas là son seul handicap car on ajoute: «zijn gelegenheid voor den wint is niet zoo gunstig als den voorgaanden», c’est-à-dire l’autre moulin, sur le Sippelenberg, là où s’élève actuellement la basilique nationale du Sacré-Cœur. Il était, dit encore le document, «in goeden staat».

Le propriétaire et premier exploitant – et vraisemblablement aussi son constructeur – était Nicolas SPRUYT, de Bruxelles, meunier de son état. Le revenu moyen du moulin fut estimé à 240 florins l’an. Les premiers documents cadastraux de la Belgique indépendante (ca. 1835) font apparaître que Nicolas est mort car c’est son fils Jean-Baptiste qui dirige l’usine.

Trente ans plus tard, le beau-fils de ce dernier Henri JANSSENS, sollicite de la Députation permanente du Conseil provincial du Brabant l’autorisation de placer «dans son moulin à moudre grains, situé à Jette, une Machine à Vapeur de la force de dix chevaux, munie d’une chaudière ayant une longueur de Cinq mètres Cinquante Centimètres (5 m. 50), un diamètre d’un mètre (1 m. 00) et qui fonctionnerait à une pression maximum de Cinq atmosphères».
Adressée par la voie hiérarchique, c’est-à-dire au Collège des bourgmestre et échevins de Jette-Saint-Pierre, elle fut transmise avec avis favorable au gouvernement provincial. Une enquête de commodo et incommodo fut prescrite qui ne récolta pas la moindre réclamation; il est vrai que l’endroit était en grande partie livré à l’agriculture.
Construite dans les ateliers Finet, à Marchienne, d’après les plans de l’ingénieur Gustave Schorn, de Charleroi, la machine fut installée par la maison Menning Frères de Molenbeek-Saint-Jean. L’arrêté autorisant l’installation avait été pris par le Députation permanente le 29 juillet 1868.

Les rares vues que nous connaissons du moulin datent d’après la « modernisation » de l’usine. Il y a surtout un petit tableau d’un peintre-amateur, nommé De Ryck, et daté de 1893, œuvre sans valeur artistique mais combien précieuse au point de vue iconographique.

Le moulin construit par Nicolas Spruyt – et que les Jettois appelèrent «de Spruitemolen» était du type fixe, c’est-à-dire qu’il appartenait au stade ultime de l’évolution de ces usines: c’était un cône de maçonnerie dont seul la tête, qui portait le mécanisme des ailes, tournait. Il existait tout autour du bâtiment, à hauteur du premier étage, une galerie (le «omgang» cité plus haut) permettant au meunier de mettre le plan des ailes dans la direction permettant de profiter au maximum de la force du vent. Mais sur ce même tableau se voit également la haute cheminée faisant partie d’une construction annexe, c’est-à-dire du bâtiment où avait été installé la machine à vapeur.

L’usine primitive avec ses ailes devenues inutiles fut ravalée au rang de dépôt. De la chaussée de Jette une petite allée pavée conduisait au moulin à vapeur tandis que, le plan de 1868 en témoigne, l’ancêtre avait gardé sa pelouse originelle.

Mais toutes ces petites installations, malgré leurs machines à vapeur, eurent bientôt à lutter contre les minoteries industrielles; aussi, en 1899, le ménage Janssens-Spruyt ne sollicita pas la reconduction de son autorisation d’exploiter. Et on cessa de moudre grain à la chaussée de Jette. Le moulin qui était près de fêter son centenaire fut démoli en 1919.

Robert VAN DEN HAUTE

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De molen Spruyt of Spruytmolen, genoemd naar de uitbater, was een stenen stellingmolen met een gemetselde gaanderij die rond 1800 werd opgetrokken aan de Steenweg op Jette.

Eigenaars na 1830:
- voor 1834, eigenaar: Spruyt-Hellemans Jan Baptist, molenaar te Brussel
- 13.12.1842, erfenis: de weduwe en 4 kinderen (overlijden van Jan Baptist Spruyt)
- later, huwelijk: de weduwe Hellemans van Jan Baptist Spruyt hertrouwt met Uytenhoef Laurentius, bakker te Brussel
- 27.05.1844, erfenis: en kinderen (overlijden van de weduwe Spruyt)
- 29.08.1853, verklaring: de eigenaars zijn de weduwe en kinderen Spruyt Jan-Baptist
- 29.06.1867, verkoop: Janssens-Spruyt Henricus, rentenier te Brussel (notaris Scelfhout)
- 03.03.1890, erfenis: a) de weduwnaar Janssens Henri, molenaar te Jette; b) Spruyt Pieter Jan, rentenier te Jette (overlijden van Henri Janssens)
- 08.08.1898, verkoop: Axer-Dewimez Hubert, borremaker (= puttenmaker) te Laken (notaris Brunard) 

In 1868 werd de molen uitgerust met een stoommachine, maar er werd ook nog met de wind gemalen. De molen werd in 1899 veranderd in een magazijn. Wellicht werd hij hierbij onttakeld. De romp werd in 1919 gesloopt. 

Bijlagen

Robert Van den Haute, "Le moulin à vent de la Chaussée de Jette", Ons Graafschap. Driemaandelijks kontaktblad van de Geschied- en Heemkundige Kring van het Graafschap Jette en omgeving v.z.w. – 6de jaargang nr. 2 april-juni 1976, pp 1-3).

Ils deviennent rares nos concitoyens qui peuvent dire avoir connu le moulin à vent de la chaussée de Jette; aussi n’est-il pas sans intérêt croyons-nous, de publier ce que nous en savons avec le ferme espoir que des lecteurs viendront enrichir nos connaissances.
Grâce au cadastre du siècle dernier et du début du XXe on peut situer exactement cette usine ; la parcelle 91 de la section D, qui était sienne, nous amène au cœur de l’îlot qu’encadrent la rue Herreweghe, l’avenue Odon Warland, la rue de Moranville et la chaussée de Jette. Son éloignement du centre de la commune et la proximité de la voisine firent qu’un cartographe l’appela « Moulin à vent de Koekelberg ».
A quelle époque l’avait-on construit ? Faute de n’avoir retrouvé l’octroi d’installation, il nous faut procéder par déductions. Une première constatation est qu’il ne figure pas sur les cartes et plans de la fin du régime autrichien ni de la domination française. Or, pour cette dernière période, qui vit la naissance du cadastre moderne, on possède tous les documents et matrices. On ne le trouve pas non plus sur la précieuse carte manuscrite des environs de Bruxelles dessinée par G. de Wauthier, commencée à la fin du régime autrichien et tenue à jour jusque vers 1810.
On trouve une première mention du moulin dans le cadastre hollandais qui le décrit comme suit : « In steen getimmerd, hij heeft eenen omgang en drij paar steenen die niet gelijktijdig kennen werken ». Ce ne fut pas là son seul handicap car on ajoute : « zijn gelegenheid voor den wint is niet zoo gunstig als den voorgaanden », c’est-à-dire l’autre moulin, sur le Sippelenberg, là où s’élève actuellement la basilique nationale du Sacré-Cœur. Il était, dit encore le document, « in goeden staat ».
Le propriétaire et premier exploitant – et vraisemblablement aussi son constructeur – était Nicolas SPRUYT, de Bruxelles, meunier de son état. Le revenu moyen du moulin fut estimé à 240 florins l’an. Les premiers documents cadastraux de la Belgique indépendante (+/- 1835) font apparaître que Nicolas est mort car c’est son fils Jean-Baptiste qui dirige l’usine.
Trente ans plus tard, le beau-fils de ce dernier Henri JANSSENS, sollicite de la Députation permanente du Conseil provincial du Brabant l’autorisation de placer « dans son moulin à moudre grains, situé à Jette, une Machine à Vapeur de la force de dix chevaux, munie d’une chaudière ayant une longueur de Cinq mètres Cinquante Centimètres (5 m. 50), un diamètre d’un Mètre (1 m.00) et qui fonctionnerait à une pression maximum de Cinq atmosphères ».
Adressée par la voie hiérarchique, c’est-à-dire au Collège des bourgmestre et échevins de Jette-Saint-Pierre, elle fut transmise avec avis favorable au gouvernement provincial. Une enquête de commodo et incommodo fut prescrite qui ne récolta pas la moindre réclamation ; il est vrai que l’endroit était en grande partie livré à l’agriculture.
Construite dans les ateliers Finet, à Marchienne, d’après les plans de l’ingénieur Gustave Schorn, de Charleroi, la machine fut installée par la maison Menning Frères de Molenbeek-Saint-Jean. L’arrêté autorisant l’installation avait été pris par le Députation permanente le 29 juillet 1868.
Les rares vues que nous connaissons du moulin datent d’après la « modernisation » de l’usine. Il y a surtout un petit tableau d’un peintre-amateur, nommé De Ryck, et daté de 1893, œuvre sans valeur artistique mais combien précieuse au point de vue iconographique.
Le moulin construit par Nicolas Spruyt – et que les Jettois appelèrent « de Spruitemolen » était du type fixe, c’est-à-dire qu’il appartenait au stade ultime de l’évolution de ces usines : c’était un cône de maçonnerie dont seul la tête, qui portait le mécanisme des ailes, tournait. Il existait tout autour du bâtiment, à hauteur du premier étage, une galerie (le « omgang » cité plus haut) permettant au meunier de mettre le plan des ailes dans la direction permettant de profiter au maximum de la force du vent. Mais sur ce même tableau se voit également la haute cheminée faisant partie d’une construction annexe, c’est-à-dire du bâtiment où avait été installé la machine à vapeur.

L’usine primitive avec ses ailes devenues inutiles fut ravalée au rang de dépôt. De la chaussée de Jette une petite allée pavée conduisait au moulin à vapeur tandis que, le plan de 1868 en témoigne, l’ancêtre avait gardé sa pelouse originelle.

Mais toutes ces petites installations, malgré leurs machines à vapeur, eurent bientôt à lutter contre les minoteries industrielles ; aussi, en 1899, le ménage Janssens-Spruyt ne sollicita pas la reconduction de son autorisation d’exploiter. Et on cessa de moudre grain à la chaussée de Jette. Le moulin qui était près de fêter son centenaire fut démoli en 1919.    

Literatuur

Robert Van den Haute, "Le moulin à vent de la Chaussée de Jette", Ons Graafschap. Driemaandelijks kontaktblad van de Geschied- en Heemkundige Kring van het Graafschap Jette en omgeving v.z.w. – 6de jaargang nr. 2 april-juni 1976, pp 1-3).
Ons Molenheem, 2003.
M.A. Duwaerts e.a., De molens in Brabant, Brussel, Dienst voor Geschiedkundige en Folkloristische Opzoekingen van de Provincie Brabant, 1961;
Herman Holemans, Kadastergegevens: 1835-1980. Brabantse wind- en watermolens. Deel 1: arrondissement Brussel-Hoofdstad, Kinrooi, Studiekring 'Ons Molenheem", 1989;
Paul Bauters & Marc Villeirs, Les moulins à eau et à vent de Woluwe-Saint-Lambert et de la région bruxelloise. Histoire et technologie / Water- en windmolens van Sint-Lambrechts-Woluwe en van het Brussels gewest. Geschiedenis en techniek, Woluwe-Saint-Lambert/Sint-Lambrechts-Woluwe, 1996 (Musée communal de Woluwe-Saint-Lambert, cahier n° 2 / Gemeentelijk museum van Sint-Lambrechts-Woluwe, tijdingen n° 2).
Mededeling Wim Van der Elst, 20.10.2013.

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Laatst bijgewerkt: zondag 25 december 2016

 

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