In juli 1222 gaven de Vlaamse graaf Boudewijn IV en zijn vrouw Gertrudis, aan het hospitaal en de Heilige Geesttafel van Komen "in solido" een havot tarwe op elke mudde die in hun molens op de Leie gemalen werden.

Les moulins à eau de Comines furent établis là au moyen âge (un "novum molendinum" est cité en 1238) et totalement restaurés au lendemain des guerres du 16e siècle. Ils étaient situés au confluent de la Vieille-Lys et de la Lys, à la Route des Ecluses (Sluisbaan). Les deux masses de bâtiments bordent le cours d'eau, celui de gauche se trouvait sur l'île de la Pêcherie, celui de droite sur la terre ferme.

Les bâtiments dataient essentiellement du 16e siècle Des archives abondantes nous en font connaître toute la vie et l'évolution à partir du 16e siècle, dossier complété par une précieuse iconographie depuis la même époque.

Les moulins à eau de la seigneurie de Comines furent tous édifiés sur la rive gauche de la Lys (moulin à fouler le drap, à écorce, à farine) et il fallut attendre la fin de l'Ancien Régime pour voir construire un moulin à vent sur la rive française. En dérogation à tous les règlements douaniers, les habitants de Comines-France purent d'ailleurs venir moudre à Comines-Belgique jusqu'aux environs de 1820.

Ces moulins appartenaient jusqu'à la Révolution aux seigneurs de Comines. En 1860 ils étaient  occupés par la famille Delcourt, puis par les Longcamp-Delcour.

En 1861-1862, un peintre de Roulers qui était devenu un passioné de photographie, Ferdinand Callebert (Roulers 1831-1908), vient dans la région de Comines et Wervicq prendre des clichés stéréographiques de sites pittoresques: on en connaît six pour Comines et cinq pour Wervicq. L'une de ces photographies, daté de 1861, a pour sujet les vieux moulins à eau. L'église de Comines-Belgique se profile entre les deux masses de bâtiments.

Les moulins furent détruits, comme les autres moulins proches, durant la Première Guerre mondiale et ne furent pas reconstruits.

La souvenir de ces moulins est conservé aujourd'hui par le topnyme de la rue des Moulins.

Jean-Marie DUVOSQUEL

Rue des Moulins, fait suite a la route des Ecluses.
Deux moulins profitaient de la difference de niveau entre le bief d’amont et le bief d’aval de la Lys rendue navigable et canalisee. Le moulin de la rive gauche est partiellement detruit par un incendie en 1904.

La configuration des lieux garde le souvenir des anciens moulins (jumeaux en quelque sorte) de Comines. Deux moulins étaient en effet construits de part et d’autre du cours d’eau. On doublait de cette maniere l’effet de la denivellation acquise par l’installation d’une ecluse sur une riviere à la pente tres faible. On se trouve en effet ici a une altitude de l’ordre d’une douzaine de metres par rapport au niveau de la mer.

C’est dire que l’installation de chutes d’eau sur le cours de la riviere ne pouvait se faire  de que (tres) loin en (tres) loin. C’est dire aussi que la presence d’une ecluse (avec ou sans sas) a hauteur de Comines etait une opportunite particulierement precieuse pour la vie economique de la localite.

Des iconographies de la fin du 19e sliècle montrent les moulins. Ceux-ci sont construits de part et d’autre du debouche de la Vieille-Lys. Avec la creation de la Nouvelle-Lys, le moulin de la rive droite s’est retrouve sur l’ilot ainsi apparu entre la Vieille-Lys et le nouveau cours de la riviere. Sur ce dernier est etablie une écluse construite a hauteur des moulins.

Elle maintient l’eau de la Lys (en amont de l’écluse et des vannes des moulins) a son niveau de retenue. De cette maniere, on peut, en meme temps, assurer l’alimentation en eau des moulins et garantir un tirant d’eau suffisant pour la navigation des peniches. Geree par le biais des vannes, l’eau alimente tantot l’un et/ou tantot l’autre moulin. Une roue de ventre est associee à chaque moulin. Apres avoir franchi la chute du moulin, l’eau aboutissait dans la (Nouvelle) Lys.

A l'heure actuelle, divers indices se rattachent à ces deux moulins, pourtant effacés du paysage. Notamment un fossé correspondant au lit de la Vieille-Lys, le  nom "Rivag" qui apparait encore dans la microtoponymie locale, et, bien sur, la rue des Moulins. Ces elements de topographie constituent l’ultime trace materielle des moulins a eau de Comines.

Gérard BAVAY

Archives d'Etat de Tournai, Seigneurie de Comines, nrs. 43-54.
Archives communales de Comines-France, F. 9, F. 14, F. 17.
Lieven Denewet, "Volmolens in Vlaanderen en Waals-Brabant. Deel 1. Geografische en chronologische inventaris", in: Molenecho's, jg. 1988 (themanummerr)
Jozef Maes, "Molens te Komen", De Belgische Molenaar, 1966, nr. 11, p. 164.
"Moulins en Hainaut", Brussel, Hannonia, 1987, p. 288-289.
J.-M. Duvosquel, "Le cadastre primitif des communes de l'entité actuelle de Comines-Warneton de 1835", Comines-Warneton, 1983, p. 110 (Etudes et Documents édités par la Société d'Histoire de Comines-Warneton et de la Région, t. III).
J.-M. Duvosquel, "Comines en cartes postales anciennes", Zaltbommel, 1973.
J.-M. Duvosquel, "Photos anciennes de Comines et Warneton (1861-1900), Memoires de la Société d'Histoire de Comines-Warneton et de la Région, XI, 1981, p. 253-302.
J.-M. Duvosquel & Cl. Lemoine, "La région de Comines-Warneton. Sept siècles de documents cartographiques et iconographiques", Bruxelles, 1980, fig. 53-55, 60, 62, 73, 76, 80.
L.J. Messiaen, Histoire (...) de Comines, 3 vol., Kortrijk, 1892, passim (o.a. dl. III, p. 212).
P. Bauters & L. Goeminne, De oudste Vlaamse windmolens, Gent, s.d., p. 7, nr. 15.
Gérard Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut. Inventaire descriptif", Mons, Hannonia, 2008 (Annalectes d'histoire du Hainaut, tome XI), p. 324.