Originalemont, ce moulin à vent en bois se trouvait à Grandmetz, au lieu-dit "Les Mottes".
Attesté en 1409.
Renversé par un ouragan en 1606 ("lequel fut abattu par impétuosité de grand vent le lendemain de grand pasques 1606") et réédifié sur place en 1607.
En 1676, transporté à Chapelle-à-Wattines (moulin du Trieu) "à cause de la grande guerre". Un autre source mentionne: le moulin fut transporté à Chapelle-à-Wattines par ordonnance du souverain du 18 juin 1739.

Le moulin à vent, en bois, au hameau de Trieu. L'axe principal ("attaque") fut remplacé en 1757. M.F. Jacob le vend à Emmanuel Clément auquel succéda P.-J. Clément, son fils, en 1761.

En 1775, le moulin était si ancien que le meunier était obligé d'employer cinq à six hommes pour le mettre en vent et le faire tourner, y employant même une couple de chevaux. Endore n'y parvient-il qu'à grand peine, craignant chaque fois la chûte du moulin.

L'an 1800, les réparations importantes furent effectuées par le charpentier Jean Laurent pour le compte de J. Dumont et Ane Hault.  Le moulin fut rebati comme moulin à farine et moulin à huile. Le maître-sommier fut remplacé en 1814. La meule de dessus fut montée l'an 1824. Adrien Labrez, de Sameon-lez-Orchies, fait son entrée dans ce moulin le 1er juillet 1818 comme ouvrier meunier et huilier.

A l'arrêt en 1927. En cette année, le propriétaire V. Deramée-Delem, devenant impotant, avait l'intention de le démolir en juillet de cette année. La Commission royale des Monuments et des Sites, par dépêche du 1 août 1927, l'a classé dans la 3e classe des édifices monumentaux civils privés.

Le moulin fut démoli dans les années 1930.

Le moulin se situait à la crête de tir d'une butte culminant un peu au-dessus des 72,5 mètres. Ce relief est connu sous le nom de Trieu. Il ne subsiste rien du moulin proprement dit, sauf une remarquable butte offrant une large perspective sur les environs et spécialement vers le sud-ouest, point d'origine des vents dominants. La butte, dont le relief s'élève deux ou trois mètres au-dessus du relief naturel, occupe le jardin d'une habitation privée. Elle constitue l'un des beaux exemples de cette catégorie de vestiges dans la province de'Hainaut.

Gérard BAVAY

Voire aussi: Grandmetz, Moulin des Mottes

Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Tome 2. Arrondissement d'Ath", Bruxelles, 1935 (Annales du Cercle archéologique d'Ath, t. 21, p. 1-145).
Gérard Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif", Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, 2008, p. 597-598.
"Moulins en Hainaut", Mons, Hannonia / Bruxelles, Crédit Communal, 1987.
Fernand Chantry, "Moulins du Hainaut", Antoing, 1987.