Molenzorg

Esplechin, Henegouwen


Prentkaart voor 1914-1918. Geheel links de Moulin de bois van Esplechin.
Collectie
Verdwenen Belgische Molens
Naam

Moulin de briques
Moulin Brackeveld

Ligging
Chemin de Cysoing 2
7502 Esplechin

Petite Couture
cadastre sectie A n° 159b


toon op kaart
Type
Stenen grondzeiler
Functie
Korenmolen
Gebouwd
1848
Verdwenen
na 1931, sloop romp
Beschrijving / geschiedenis

Moulin à vent, dit moulin de briques, bâti en 1848.
Situé dans le chemin de Cysoing n° 2 (actuellement restaurant "La Calèche"), au hameau de la Petite Couture, au plan parcellaire de P.C. Popp (ca. 1860) section A n° 159b.
Vendu à Brackeveld en 1875.
En 1927, le moulin était dépourvu de tout matériel.
La  meunier Auguste Brackeveld travaillait alors avec la moteur.

La premçère guerre mondiale avait eu lieu, à laquelle personne n’avait pu échapper.  Plus d’une fois, la nuit, les ailes du vieux moulin avaient tourné en fraude, au nez et à la barbe de l’occupant.

Jour après jour, il se sentait vieillir. Ses craquements se faisaient entendre de plus en plus loin.  Il fallut bien le restaurer... Il sortit de cette opération, requinqué et se remit au travail. Hélas, pas pour longtemps...

Le moulin de briques avait été abandonné par son propriétaire qui avait monté, près de l’ église, une minoterie à vapeur.  Cela faisait un bruit étrange et les enfants, intrigués, ne passaient jamais sans une certaine appréhension devant cette grande bâtisse dont les vitres sales et toutes blanches ne permettaient pas de voir à l’intérieur.

Les affaires du moulin de bois périclitèrent: la minoterie pouvait faire le même travail pour moins cher et plus rapidement.

Et, un jour, le dernier monnier serra le frein autour de la grande roue et déshabilla les ailes, pour la dernière fois.  Il ferma la porte à clef, descendit lourdement l’escalier et s’éloigna sur le bas-chemin, en se retournant deux ou trois fois.

C’était bien fini. Le moulin avait terminé sa carrière, après plus d’un siècle et demi de bons et loyaux services.  Il resta là, immobile, pendant des années...

Cette immobilité lui pesait, certes.  Mais il ne se plaignait pas trop.  Il avait toujours vécu au même endroit et tout ce qu’il demandait c’était d’y rester, jusqu’à la fin.  Ici, il était chez lui.  Il voyait les choses comme il les avait toujours vues.

Les hivers étaient plus déprimants. Personne ne venait le voir. Les vent sifflaient dans ses ailes, inutilement, c’était triste à pleurer. Les bas-chemins se gorgeaient d’eau et devenaient impraticables.  Toute la grande couture était noyée de pluie, au point qu’il n’en voyait même plus l’horizon. 

Parfois, le temps tournait à la gelée.  Tout devenait sec et clair.  Il revoyait, au loin, le troupeau de maisons agglutinées le long de la rue du village, avec la vieille église comme chez de file.

De temps à autre, - oh, rarement ! – un fermier venait visiter son champ.  Il fumait une pipe en arpentant sa terre, se baissait parfois, comme s’il voulait la caresser, se battait les flancs pour se réchauffer, puis s’en allait rapidement vers sa ferme toute chaude.

Puis, c’était la neige et tout devenait blanc, depuis la butte jusqu’à perte de vue.  Même les maisons et l’église disparaissaient sous leur manteau.  Seules, quelques taches noires par-ci par-là : les corneilles, qui craillaient tristement en cherchant leur nourriture à grand-peine.

Mais bientôt, la grande plaine blanche perdait de son uniformité. La terre et des touffes d’herbe qui bordaient les bas-chemins émergeaient, peu à peu, par plaques, de leur manteau d’hiver.  L’espoir flottait dans l’air.  Les vents se faisaient plus doux, les pluies moins froides...

Et c’était le miracle... Tout reprenait comme avant.  Les fermiers revenaient, fidèles au rendez-vous du printemps et, avec un peu d’imagination, on pouvait presque entendre la voix du monnier qui, de sa galerie, leur criait le bonjour :
  «  Hé, Firmin, commint qu’cha v ? Ein dirout que l’temps y s’est r’mis au beo ! »
 - «  Awé, monnier.  Ein va pouvoir erprint’ l’ouvrach’ ! « répondait le vieux Firmin, qui ajoutait : « Y c’minchou à êt’ temps !.. »

Les gosses rappliquaient aussi.  D’abord, par petits groupes.  Puis, en bandes, aux vacances de Pâques (les petites vacances).

Depuis quelques années, le bidet d’osier et tous les joyeux archers et « gais amis » de la fanfare avaient abandonné leurs activités pascales.  Tout se perdait !..

Mais il restait les grandes vacances et la moisson. Alors, on se retrouvait en famille, comme au bon vieux temps.  Les petits glaneurs reprenaient leurs habitudes : à midi, on mangeait ses tartines de confiture et on buvait son café à l’ombre du moulin.  Et plus d’un , parmi les aînés, frottait et secouait sa tignasse, comme s’il avait reçu une poignée de son, jetée par le monnier.

Mais il n’avait plus rien à craindre de ce côté-là. Il n’y avait plus de monnier.  Il ne restait plus qu’une chose vide, immobile, définitivement. Déjà, parmi ces gosses, certains ignoraient ce qu’était un moulin qui « tourne ».

Dans un sens, ils y gagnaient : ils pouvaient tout faire, maintenant.  Ils grimpaient sur les piliers et jusqu’en haut des poutres.  Ils allaient même s’asseoir sur la galerie.  De temps en temps, un fermier leur criait bien : « Déchin d’là, t’vas t’casser ein’ gambe ‘t’ à l’heure ! »  Mais ils n’y prenaient pas garde et continuaient.

Il était devenu leur terrain de chasse.  Le haut lieu de leur jeunesse.  Il en avait toujours été ainsi.  On gravait ses initiales sur ses poutres.  On écrivait : « Pierre fréquente avec Josiane ».  On dessinait des cœurs, tout en lorgnant la gamine, à côté, avec une certaine émotion...

Porter sur ses poutres la trace de dix générations de premières amours : le vieux moulin de bois en était fier...

Puis, laissé à l’abandon, moreau par morceau, il tomba en ruines.  D’abord, ce fut une planche vermoulue de l’escalier qui céda sous la pesée d’un jeune pied. Plus tard, quelques lattes d’une aile s’envolèrent, sous les coups du vent.

Au loin, l’autre moulin diminuait d’année en année : les ailes disparurent d’abord, puis la coupole tournante.  Et bientôt, il n’y eut plus qu’un amas informe de briques qui, un jour, furent enlevées. 

Le moulin de bois resta seul... On aurait pu, dès lors, l’appeler comme on l’appelait avant... Mais on ne le fit pas.  Il resta toujours le « moulin d’beos ».

Pendant plusieurs années encore, il tint bon... Mais, impitoyable, le temps continua son oeuvre de destruction.  Le propriétaire s’en désintéressa.  Les autorités communales n’en furent pas plus émues. 

Si grande est l’ingratitude des hommes !..

Le restaurant "La Calèche" a remplacé le "Moulin de briques" et la brocante "Au vieux Moulin" la minoterie.

Literatuur

Fernand Chantry, Moulins du Hainaut, (Antoing), 1987.
Gerard Bavay, Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut, Inventaire descriptif, Mons, Hannonia, 2008, p. 634 (Annalectes d'histoire du Hainaut, XI).
Jules Dewert, Les Moulins du Hainaut. Tome V. Arrondissement de Tournai, Zulte, Luc Goeminne, 1981, p. 83.
Moulins en Hainaut, Bruxelles, Crédit Communal, 1987, p. 206-207.

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Laatst bijgewerkt: maandag 9 mei 2016

 

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