Le 29 août 1774, octroi pour Pierre-François et Adrien-Albert Claise, frères, habitants de Frameries, pour l'érection de deux moulins à vent à moudre grains, l'un sous la jurisdiction de Javay et l'autre sous celle de Petit-Quesvy, sous reconnaissance de deux muids de froment pour chacun des deux moulins.

Une consulte du Conseil des Finances, du 9 juillet, établit les principes suivis par lui depuis cinq ans: 1° on donne la préférence au premier suppliant; 2° la qualité de seigneur du lieu n'est pas suffisante pour lui faire obtenir la préférence; 3° il convient d'accorder les octrois lorsqu'il n'y a pas de moulin dans un village, qu'il est utile au public et ne porte pas préjudice à des moulins domaniaux. IL faut les multiplier à raison de "chaque 3 à 400 communians". 4° On ne doit envisager que l'intérêt public et non l'avantage pour les finances royales.

Le moulin de Havay sera établi près du chemin Saint-Jean sur la couture entre Havay et la cense de Beauvois; celui de Petit-Quévy, près le chemin à Cloquette, entre le petit et le grand Quesvy.

Les quatre principes cités plus haut permettaient de réduire à néant l'opposition du duc d'Havré. "La famille du duc d'Havré est originairement sujette de nos souverains. Elle a abandonné la domination. Les biens qu'elle possède dans les provinces belgiques viennent augmenter l'exportation considérable du numéraire que les possesseurs étrangers occasionnent dans les Pays-Bas et qui n 'est aucunement balancée par le produit des biens que les sujets de Sa Majesté auroient réciproquement hors de la domination: il paroit donc qu'en pareil cas, il convient de donner la préférence à des sujets de Sa Majesté".
(signé) Le Baron de Casier; J. De Witte; G. Cornet de Grez, rapporteur.

Le 14 novembre 1776. Pierre-François et Adrien-Albert Claise, frères, ont obtenu le 24 mai 1774, octroi pour deux moulins à vent, l'un à Havay, l'autre au Petit-Quévy. Le premier est en activité. Ils demandent une prolongation de six mois du terme fixé par l'octroi pour ériger ce moulin. Le conseil est d'avis de l'accorder.

Ce n'était cependant pas l'avis de Crumpipen. Dans sa lettre du 14 juin au baron de Casier, il écrit: "il paroit à Son Altesse qui si on se refusoit à accorder au duc d'Havré la préférence pour l'érection de ce moulin (d'Havay), ce seroit s'exposer à des représentations de sa part, qui pourraient etre à la fois fondées et embarrassantes "et qu'il seroit assez équitable de donner la préférence au seigneur" (ces mots entre guillements de l'écriture de Crumpipen). C'est à la suite de cette lettre que le projet d'octroi, présenté le 24 mai, ne fut signé que le 9 juillet.

Il y eut opposition du comte de Clairfayt à cause de son moulin à eau à Bommeteau, paroisse du Petit-Quévy et de Joseph Obert, seigneur de la dite paroisse.

Le moulin appartenait en 1789 au sieur Obert de Quevi, au redevance de douze rasières à Sa Majesté.

Jules DEWERT

Archives
Archives générales du royaume à Bruxelles, Conseil des Finances,
- ancien n° 768 (1772)
- n° 1904 (requête d'érection d'un moulin à farine à vent, 1776)
- ancien n° 778 (1774)
- n° 1911 (demande par Pierre François et Albert Claise, à obtenir une prolongation pour l'érection des moulins à vent à moudre grains octroyés et en érection, à Havay et Quévy, 1775)

Ouvrages
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Arrondissement de Mons", Annales du Cercle d'histoire et d'archéologie de Baudour, t. 4, 1939, p. 1-202 (152).
G. Bavay (coord.), "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif", Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, 2008, p. 292.
"Moulins en Hainaut", Mons, Hannonia / Bruxelles, Crédit Communal, 1987.