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Presles (Aiseau-Presles), Henegouwen


Algemeen
Collectie
Verdwenen Belgische Molens
Naam

Papeterie

Ligging

6250 Presles (Aiseau-Presles)
toon op kaart
Type
Watermolen
Functie
Papiermolen
Gebouwd
voor 1772
Verdwenen
na 1919
Beschrijving / geschiedenis

La Papeterie était un moulin à eau à papier.
Attesté en 1772.
Disparu après 1919.

Le moulin à papiers

C’est au temps d’Amour-Gabriel de Lierneux, seigneur de Presles-Roselies, etc, que Saumery et Remacle Le Loup vinrent au château.
La relation dans « Les délices du Païs de Liege et de la Comté de Namur »nous fait connaître l’ancienne munificence de cette noble maison.
Lors de sa visite, en cette moitié du XVIIIesiècle, Saumery a vu, et il le dit, des établisse­ments industriels en activité: «Les murs du côté de l’orient sont presque baignés par le gros ruisseau dont j’ai parlé(il s’agit de la Biesme) qui, après avoir fourni ses eaux à des moulins, des forges et des papeteries, coule pour l’utilité et l’agrément de cette terre».

Nos recherches ne nous ont pas permis de connaître l’origine exacte du moulin à papiers de notre village.
Cependant, nous savons qu’en 1695, Philippe Tilmant  est maître-papetier au village de Presles, étant locataire d’un moulin à papiers appartenant au seigneur de Lierneux.
Dans son établissement, le maître-papetier de ce temps-là, fabriquait du papier blanc, gris et bleu, du papier blanc à écrire et à imprimer13et du papier «à paquets» d’emballage.

Les produits de ce moulin étaient vendus dans la Principauté de Liège et à l’étranger.
L’exportation était soumise à un règlement et le maître-papetier devait avoir reçu une autorisa­tion pour exercer son métier et une patente pour exporter ses papiers hors des frontières.
Il faut savoir que la limite territoriale de Presles faisait la ligne de démarcation de la Princi­pauté de Liège avec le comté de Namur et le Duché de Brabant.
Cette ligne de démarcation, dite douanière, a maintes fois été un objet de contestations entre les trois États. Au XVIIesiècle, les préposés ou receveurs des barrières ne s’y retrouvaient plus, tel­lement les limites étaient confondues les unes avec les autres. Il s’ensuivit des procès pour les droits de passage, de transit, de pâturage, d’entre-cours, etc.…,  qui étaient onéreux aussi bien pour les seigneurs que pour tous les Preslois14.

Voici la copie intégrale de la patente délivrée à François Tilmant en 1722, fils du précédent15: «Permission de faire entrer en ces Pays-Bas, les papiers fabriqués dans le moulin de Praisles, de 7 mars 1722 : Les conseillers, Directeur Général et Intendants provisionnels des Domaines et Finances de sa majesté Impériale, ont pour et au nom de Sa Majesté, permit et permette par cette à François Tilmant, maistre fabricateur de papiers au village de Praisles, Pays de Liège entre Sambre-et-Meuse, d’envoyer par provision des papiers de sa fabrique dans les pays de Sa Majesté, en payant les droits d’entrée réglés par le tarif de l’an mille six cent quatre-vingt (1680) à condition que chaque envoy sera accompagné d’un certificat en forme légalle que les papiers qu’il fera entrer sont réellement fabriqués dans son moulin de Praisles, sans mélange d’autres ». (s) Fraula.
Avant, et sous le régime français, le moulin à papiers est parvenu à Théodore-Xavier de Lierneux, baron de Presles.

À cette même époque, la ligne de démarcation susdite est encore maintenue. Alexandre Fourmois, père de l’artiste-peintre paysagiste, Théodore Fourmois, est douanier, demeurant dans une maison du Chef-lieu, où son fils est né.
À Presles, les représentants de la famille Tilmant ont été nombreux, et nous remarquons qu’à travers les temps, certains ont œuvré dans la meunerie, la papeterie, la taillanderie, l’exploitation agri­cole, la briqueterie, etc, et toujours reconnus comme maîtres, propriétaires ou locataires.

En 1830, selon le dénombrement fait par ménage et composition de la famille, le moulin à papiers se situait au quartier dit « le Fourneau ». À cette date, était maître papetier, Charles-Hubert Bricoult, né à Seneffe, il est âgé de 41 ans, et son épouse était décédée. Il a avec lui 11 enfants, dont Adolphe-TH. 18 ans, Jean-Baptiste 17 ans, Charles 13 ans, tous nés à Nivelles, tous papetiers. Thomas-TH. 11 ans, André 9 ans, nés à Bousval –Benoît 7 ans, Norbert 6 ans, nés à Presles –Marie-Thérèse 19 ans, née à Nivelles –Orélie, 4 ans, née à Presles16. Cette famille a une servante nommée Victorine Cunche, 18 ans, née à Presles.
Le maître-papetier occupe du personnel masculin et féminin, notamment des gens originaires de Nivelles, qui s’établiront à Châtelet, dans des maisons du lieu-dit Trou Jeanette17.
L’établissement dirigé par Charles Bricoult assisté de ses fils, occupera une demi-douzaine d’ouvriers, dont nous relevons : Désiré Delcorte, époux de Sidonie Courbissier, née à Oret le 10 octobre 1805 – Nicolas Dujacquier, veuf, né à Virginal (Brabant) le 8 janvier 1783 et son fils Nicolas, né à Ronquières le 1 mars 1818.

Le moulin à papiers qui, après 1830, est qualifié «la papeterie» se situait sur la rive gauche de la Biesme, joignant la voirie jusqu’au pont de la rue de la Rochelle, celle-ci revenant à la Place Communale actuelle, appelée antérieurement «Place du Fourneau»18.
Maître Charles Bricoult fabriquait très peu de papier blanc, principalement du papier gris vendu à Châtelet-Charleroy (sic), Binche, Mons, etc.… Le transport de la marchandise se faisait avec des charrettes bâchées, que tiraient des chevaux19.
Comme nous l’avons déjà dit, toutes les possessions de la famille de Lierneux, échurent aux comtes d’Oultremont de Wégimont.

Ce sera donc par héritage que le comte Charles d’Oultremont-Bryas deviendra propriétaire de la papeterie.
Sachons que vers 1860, le plan parcellaire dressé par C. Popp, renseigne une papeterie fai­sant 40 ares, avec une maison de 90 ca., un jardin de 15 ares 10 et un verger de 43 ares 60. Le tout se situe dans la section B, dite « le village ».
Cette surface est limitée par la Biesme, la rue de la Rochelle(partie se situant entre le pont et s’en revenant à la Place Communale), remontant sur le côté gauche du chemin sans dénomination et se continuant toujours sur le côté gauche de la route nationale n° 22, appelée rue de Fosses.

L’ancien moulin à papiers, devenu «papeterie»,sera repris et dirigé par les Pouleur; dont Florent et Ernest (père et fils) étaient propriétaires et membres du conseil communal.
L’établissement sera de nouveau dénommé «la Fabrique»ou «La Cartonnerie», en raison du fait que les Pouleur fabriquaient du carton.
Cette industrie locale occupa, selon nos informations, dix à douze personnes (masculin-fémi­nin).
Avant 1900, le personnel travaillait de jour et de nuit.

La fabrication des cartons, disaient Anedjôet son frère  Fonse dou Tchaneti, qui travaillèrent du temps de leur jeunesse à la cartonnerie, demandait de nombreuses heures de travail.
Depuis la lessiveuse où bouillaient les matières premières (chiffons, paille hachée, déchets, de papiers de carton), il fallait du temps pour en avoir une pâte que les préposés passaient à l’étireuse.
Les grandes feuilles de pâte pressée étaient alors portées par des ouvrières à la salle de séchage (séchoir sur chevalet où les feuilles de carton pendaient comme du linge que la ménagère met à sécher sur un fil de fer, à l’extérieur de la maison, au soleil).

Ici, le séchage se faisait à l’intérieur de l’établissement, de jour et de nuit, il fallait du person­nel pour soigner ces grandes plaques encore humides, qui auraient pu gondoler, se déformer.
Lorsqu’elles étaient séchées, des ouvrières transportaient ces grandes plaques de carton à la salle de découpage, où d’autres ouvriers les coupaient aux mesures demandées par les clients.

Comme disait «Cousin Colas dèl Rochelle», Nicolas Lambot qui, lui aussi, travailla «al papeneryie»,«al nute après awet mougnî in bouquêt èt bu ène jate di cafeî, nos nos s’tindim-nes su dès djaubes di strain pou no r’poiser one miète, pasqui faleû bouter jusqu’au matin à sognî les car­tons»(La nuit, après avoir mangé un morceau et bu une tasse de café, nous nous étendions sur des gerbes de paille pour nous reposer un peu, parce qu’il fallait travailler jusqu’au matin à soi­gner les cartons).
«Li vyî Chasseûr ,Delcorte, le contremaître, esten toudi à no derrière –pou nos fé toudi bouter -  et lès Pouleur, li pa come èl fîs, ni voulin-ne nèn voye lès ouvrîs à n’rén fé» (Le vieux Chas­seur, Delcorte, le contremaître, était toujours derrière notre dos pour nous faire toujours travailler et les Pouleur, le père et le fils, ne voulaient pas voir les ouvriers à ne rien faire).

Ces assertions m’ont été racontées bien des fois par des Preslois qui avaient travaillé àl papeneryie.
Les patrons et le contremaître ne respectaient pas leur personnel. Et d’aucuns disaient : « vous verrez, il arrivera un jour que cela tournera mal ».
La population cria au scandale, un jour d’avant la guerre de 1914, quand Ernest Pouleur s’avisa de faire abattre une petite chapelle qui était édifiée en bordure de la rue des Haies actuelle, et qui se situait juste en face de l’entrée (grille) de sa maison, dite «li maujo Pouleur»,ayant sa façade principale à la rue de l’S.
Les anciens disaient: «Tant qui lès Pouleur ni r’bâtirons nén l’tchapèle, ils aront des mal­heurs».
Cet adage est parfois vrai, mais voilà, ce serait une autre histoire, trop longue à raconter ici.
Revenons à «la Fabrique»: par un canal d’alimentation, l’eau était prise à la Biesme. L’eau faisait tourner la roue à aubes selon la force du courant, comme dans un moulin à eau, les meules en pierre broyaient les chiffons, les papiers, la paille hachée, enfin toutes les matières premières dosées, mélangées pour en faire des cartons.

En 1881, Florent Pouleur installa dans sa fabrique deux chaudières-lessiveuses.
Ayant obtenu l’autorisation d’installer deux chaudières à vapeur et une grande cheminée, cette énergie –la vapeur – mettait en mouvement toutes les machines de « la Fabrique ».
Depuis la place communale, l’accès chez le maître-papetier se faisait par une grille en fer qui fermait une grande cour.

La demeure du papetier, bel édifice en son genre, se remarquait par les grandes façades en briques rouges qui, malheureusement, ne s’accordaient pas avec les maisons en moellons de pierre bâties au XVIIIesiècle.
Outre la maison et la papeterie, il y avait une autre maison qui était habitée par le contre­maître.
En bordure de la route de Namur, des hangars couverts servaient d’entrepôt aux pailles néces­saires à la fabrication des cartons.
Les déchets de carton, les vieux papiers, les pailles, étaient achetées dans la province de Brabant. Expédiées par wagon, les matières premières arrivaient en gare de Châtelineau. De la gare à la papeterie, le transport se faisait au moyen de grands chariots tirés par des chevaux.
Au mois d’août 1914, le Kaiser allemand exigea du roi Albert le passage de ses armées en guerre contre la France. Au refus de notre Souverain, notre pays fut entraîné dans le conflit qui s’étendit à toute l’Europe et devint mondial.

Les Allemands occupèrent le village. Ils établirent dès leur arrivée une komandantur« dins l’môjô Pouleur »et occupèrent « li papeneryîe ».
Pendant l’occupation allemande, j’ai été témoin de la destruction par le feu des archives dans la cour de l’établissement.
Ernest Pouleur était réfugié en France, son fils Florent aussi.

Après les hostilités, les dégâts provoqués par les soldats allemands étaient considérables à la Fabrique et à leur maison de la rue de Fosses. Ils les délaissèrent, ne songeant même pas à réparer les bâtiments.
Li papeneryîene rouvrit plus ses portes, une industrie locale était perdue pour nos villa­geois.
En bref, nous dirons ici ce qu’il advient de la papeterie après la cessation de ses activités. Le Comte Jacques d’Oultremont logea dans la maison son régisseur Joseph Guillemain.
Vers 1930, une scierie à bois sera installée, mais elle ne fonctionnera que quelques années.
La maison en annexe sera occupée par le 2èmejardinier du château, après lui, par une ouvrière, manœuvre des maçons occupés aux réparations des bâtiments, etc. du domaine de Presles.
En bordure de la rue de Fosses, les hangars servant d’entrepôts pour les pailles seront conver­tis en maisons habitables, avec une salle de spectacle, dénommée « Le Sapin Vert »,local de la société dramatique Les Nerviens.

Par la suite, un abattoir communal y sera installé, où œuvrèrent dans la boucherie-charcute­rie, les frères Raymond et Olivier Gravy.
Un incendie ravagea les locaux, la salle ne fut plus remise en état, une station garage tenta d’y faire ses affaires et, par plusieurs fois, des cabarets ouvrirent et fermèrent leurs portes, dans cette annexe pourtant modernisée, appelée communément « Les angons d’émon Pouleûr ».
En son temps, Adolphe Sente installa dans les bâtiments de laFabriquedes ateliers pour la construction de pièces mécaniques et le taillage d’engrenages.
Ghislain Fabry-Genot qui travaillait dans cet établissement, nous faisait savoir que les grandes meules de la papeterie des Pouleur étaient enterrées dans le nouvel atelier que faisait amé­nager Adolphe Sente après la seconde guerre mondiale.

La maison d’habitation a été remaniée, la pierre a remplacé la brique rouge, les moellons de calcaire s’accordent beaucoup mieux avec les anciennes maisons de l’ancien quartier « le Fourneau »qui, de nos jours, est dénommé « Place Communale »,la maison susdite étant habitée par Madame M.L. Abrassart-Sente, ex-secrétaire communale de Presles.
La demeure qui jadis était occupée par le contremaître de la papeterie des Pouleur, a été aménagée de manière à en faire une salle de spectacles, de réunions, etc., qui est dénommée « Clos de la Papinière ».Cette dénomination ne correspond pas à la réalité quand on sait qu’en ce lieu, pen­dant plus de trois cents ans, une papeterie était installée et que fabrique de papier se dit en wallon : « Al papeneryîe ».
D’autre part, le terme « papinière » n’existe pas en français. (N.B. Aujourd’hui l’entièreté du site a été achetée par la Société d’habitations sociales Sambre et Biesme et fait l’objet d’une complète réhabilitation sous forme d’habitations à loyer moyen.)

Literatuur

"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987.
G. Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut", Mons, Hannonia, 2008 (Analectes d'Histoire du Hainaut, tome XI), p. 119-120.
www. patrimoinepreslois. be

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Laatst bijgewerkt: maandag 2 februari 2015

 

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