Le Moulin d'Epionois ou moulin d'Hansuelle est un moulin à eau à la rue du Château, sur le ruisseau du Bois d'Hoyaux. Un plain aux Archives de l'Etat à Mons signale, près du château, le "viviez du moulin" et la grande roue d'un moulin à eau. Il possédait deux tournants.
Appartenait au sieur de Thieusies à la fin du 15e siècle.

Le moulin d'Epinois est alimenté par le très modeste ruisseau du Bois Hoyaux. Ce dernier trouve ses souces les plus lointaines à deux kilomètres en amont du moulin, sur le versant d'une crète qui vorme la limite vers la Haute Haine. A travers bois, les filets d'eaux se rejoignetn et finissent par se réunir en un point où la vallée se creuse subitement. C'est là que s'étent aujoud'hui une reserve d'eau dont le point de départ est un barage établi en travers de la vallée.

L'originalité du dispositif d'Epinois réside dans le fait que le moulin ne se trouve pas sur le barrage ni sur son versant aval mais à près de 250 mètres de là, vers l'aval. Le lien entre la retenue d'eau et le moulin est simplement assuré par un canal établi sur la partie haute du versant de la vallée. Ce dispositief, rare pourtant, présente le double avantage d'assurer une bonne réserve d'eau (et donc de garantir un temps de travfail suffisant) et de conduire à une chute accusant une bonne dénivellation. Car la dénivellation, déjà assuré par le barrage, se trouve augmentée encore par l'effet de la dérivation. C'est probablement le très faible débit du cours d'eau qui explique la mise en place de ce double dispositif.

Le barrage, isolé dans les prairies d'amont, présente l'avantage d'être plus nettement lisible. Sous l'angle aval, il montre l'élévation de son talus, de l'ordre de quatre à cinq mètres au centre du vallon.

Une vanne destinée à assurer l'évacuation des eaux en excédent dans le bassin est établie dans le coin opposé à l'entrée de la dérivation. Elle se présente comme un portique fait de trois monolithes de pierre calcaire. Des traverses de pierre complètent la structure de la vanne. On peut juger à cet endroit du faible débit des cours d'eau qui alimentent le bassin. En plan, le barrage présente l'aspect d'un arc dont la partie convexe est tournée gvers l'aval.

En aval justement, au point d'aboutissement du canal, se trouve la "ferme du Moulin". C'est un moulin "ordinaire" que l'on retrouve à cet endroit. Etabli perpendiculairemnet au sens de la vallée, comme de la dérivation, il jouxte le point d'aboutissement de cette dernière par son pignon. Le corps de logis se trouve dans le prolongement du moulin. La cour de la ferme s'étend en contrebas. Un peu plus loin, la rue du Château vient couper le cours d'eau en aval de la ferme. C'est peut-être la présence du moulin qui a conduit à établir un axe de traversée en ce point (site d'un ancien gué).

Paul DEMANET & Gérard BAVAY

G. Bavay (coord.), "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif", Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, 2008, p. 463-464.
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Notes historiques", I. Les généralités", Charleroi, 1930, p. 75-76, 156-161.
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987, p. 372-373.
Ph. Vandermaelen, "Dictionnaire géographique de la province de Hainaut", Bruxelles, 1833.