Moulin d'Anfroidpont ou de la Catoire, cité en 1391, actionné par la Petite-Dendre.
Il appartenait dans l'ordre, aux sires dur Roy de Blicquy, d'Aultremont et de Ligne.
En 1400, Henri Isaks, seigneur de Blicquy, a comme homme-lige "Robert de Blicquis à cause du fief d'ANfroidpont, un arrière-fief de Bétissart".

Parmi les tenanciers qui vinrent par la suite, on relève les noms de Jean de Bruxelles (1470), Jacques le Boucq (1602), la veuve Dominique Maigret-Hardenpont (1850), les frères Maigret (1872) et le notaire Albert Descamps (1895). Clou de jauche demandé par le propriétaire le 24 janvier 1882. Les membres de la famille Deblecker l'occupent; ils l'ont électrifié.
Les fermiers ou locataires connus furent Jehan Becquart (1502), Jean-Baptsite Demarez (1722), Philippe Leclercq (1791), la famille Delhaye (1796), Charles-Louis Dupont (1840), François Delannay (1853), Nicolas Maréchal (1877), Emile Lefèbvre (1887) et Auguste Lenoir (1896).

Sur la carte Popp (ca. 1860): Art. 150.- D'Oultremont, la comtesse Ferdinand, rent(ier), Blicquy. C318 Moulin à eau.Sur la parcelle cadastrée section B n° 318.

Le 18 novembre 1900, un violent incendie détruisit complètement le moulin. Le meunier Henri Blairvacq venait de racheter le matériel à l'ancien occupant pour la somme de 4000 francs.
Réconstruit après.

Fin de l'exploitation de l'énergie hydraulique en 1951. Aujourd'hui SPRL Aliments Vermeire.

Le moulin à eau d'Anfroidpont se situe sur le cours dit "Secours de la Dendre".
Sous les exhaussements et les extensions dont il a fait l'objet, la bâtisse actueel révèle sa structure ancienne.

Le moulin se présente sous la forme d'un bâtiment de plan rectangulaire posé perpendiculairemnet au cours d'eau. C'est donc cu côté du pignon que se trouvait autrefois la roue. Une toiture en bâtière couvrait l'ensemble de la construction. A l'opposé de la roue, c'est également par un pignon que le bâtiment s'ouvre sur la voirie.

Côté roue, le moulin de Blicquy repose sur un haut soubassement fait de belles assises de pierre de taille soigneusement équarrie et ciselée. Un ressaut se parque au niveau de l'étage. Quelques asis de pierre apparaissent encore au-dessus de ce ressaut. Plus haut, la trace d'un ancien pignon à épi se distingue toujours. Le départ des pentes de la toiture se situe pratiquement au niveau du ressaut. Il faut dès lors envisager ici un moulin de petite dimension mais de construction particulièrement soignée. L'analyse du pignon permet en outre d'établir qu'un réhaussement en brique aboutti à doter le moulin d'un étage pleinement développé sous une toiture en bâtière. Cette structure trouve un écho dans la façade côté voirie où l'on devine la trace du même rehaussement. La structure de cette façade est polarisée par des ouvertures placées dan l'axe du faîte du toit: une fenêtre au rez-de-chaussée, une porte pour le transbordement des marchandises à l'étage et une lucarne dotée d'un monte-charge au niveau du grenier. Une poulie se trouve en effet fixée presque au sommet du pignon.

Gérard BAVAY & Achille GENARD

Gérard Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif", Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, 2008.
"Moulins en Hainaut", Mons, Hannonia / Bruxelles, Crédit Communal, 1987.
Achille Genard, "Les moulins. (Généralités. Les moulins de l'entité de Leuze-en-Hainaut)", Cercle d'Histoire et d'Archéologie de Leuze-en-hainaut (C.H.A.L), bulletin n° 6, février 1997, p. 11-17.