Placé sur le côté sud du village de Bury, le site regroupant le château et le moulin de Bitremont correspond au vallon de la Verne de Bury. Alimenté par la Guéronde de Braffe et la Guéronde de Bury, ce ruisseau corrige le brièveté de son cours par l'étendue de son bassin. Il existe à cet égard une grande symétrie entre le site de Bitremont d'une part et celui du château (et du moulin) d'Arondeau tout proche (à moins de 1500 mètres en aval) de l'autre.

On ne trouve toutefois dans le cas du château de Bitremont les traces d'une digue du type de celle qui apparaît à Arondeau. Il est dès lors assez malaisé de déterminer la manière dont le moulin se trouvait alimenté. On peut toutefois penser à une dérivation établie à partir du confluent de la Verne de Bury et de la Guéronde de Bury. Cette dérivation aurait présenté l'avantage d'alimenter le moulin en même temps que les douves du château (idéalement situé quant à lui au centre d'un ensemble de prairies basses).

C'est dans ce riche contexte hydrographique que se placent les vestiges du moulin de Bitremont.
Sur le plan monumental, le moulin se trouve intégré dans un ensemble de trois bâtisses. Les deux principales sont alignées et pourraient correspondre à deux moments de l'histoire du moulin. Entre ces deux bâtisses, et vers l'arrière, une troisème, plus petite, pourrait avoir été utilisée comme annexe. Mais elle pourrait également correspondre à un état antérieur du moulin.

Le bâtiment le plus récent se présente sous la forme d'une haute bâtisse austère, entièrement en brique. Long de trois travées, il est de plan rectangulaire et superpose un rez-de-chaussée, un étage et un haut grenier éclairé de baies en demi-lune. L'absence de cheminée plaide en faveur d'une affectation exclusive en "usine hydraulique". La construction pourrait dater de la seconde moitié du 19e siècle.

Dans le même alignement apparaît un volume qui évoque également le profil habituel des moulins. Il s'agit là également d'un bâtiment de plan rectangulaire. Long de pas moins de sept travées et superposente des maçonneries de petits moellons de grès local. Les encadrements des baies, les conduits de cheminée et les chaînages d'angle sont en brique. Un soubassement en blocs de calcaire soutient la façade arrière (côté sud-est). La toiture à coyau est à deux versants avec croupes. Côté façade principale, les quatre travées de gauche correspondent à l'ancien corps de logis. Les trois travées de droite à l'ancien moulin. Vers l'arrière présente la physionomie d'une construction du 17e ou 18e siècle. Il faut probablement y voir les dépendances d'un moulin plus ancien.

Gérard BAVAY

Le patrimoine monumental de la Belgique, Arrondissement de Torunai, vol 6, ty. 1, Liège, 1978, p. 278.
Gérard Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif", Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, 2008, p. 640-650.
"Moulins en Hainaut", Mons, Hannonia / Bruxelles, Crédit Communal, 1987.
Jules Dewert, "Les Moulins du Hainaut. Tome V. LArrondissement de Tournai", Zulte, 1981, p. 70-71.