Moulin à eau au lieu-dit "Biamont" (section A n° 264b). Mentionné en 1437. Moulin et usine de "Biaumont" en 1450. Le lieu a été transformé lors de l'installation de la machine élévatoire des eaux en 1910. Le bâtiment du moulin a été transformé en habitation.

Le site du moulin de Biamont se situe sur le cours de la Senne, à moins de 1500 en aval du centre urbain de Soignies. Dans le creux d'une vallée encore très étroite, le moulin profite d'un resserrement consécutif à une section assez étendue et élargie de la plaine alluviale. Un barrage a été établi à cet endroit. En témoignent encore des documents de la fin du 19e siècle.

Le moulin proprement dit se trouve sur le côté gauche de la vallée. Malgré les grands bouleversements consécutifs à l'installation d'une nouvelle "machine à eau" (ou "usine élévatoire"), on peut encore observer la cour du moulin autour de laquelle apparaissent en alignement le corps de logis d'une part et le moulin proprement dit de l'autre.

Le corps de logis, (re)construit au milieu du 19e siècle, présente des soubassements en moeillons tandis que la partie supérieure des murs est en brique. Le moulin, construit en équerre dans la partie basse de la cour, est perpendiculaire' au sens du cours d'eau. Aujourd'hui entièrement enduit ou profondément remodelé sur sa face nord, il n'offre guère de prise à une interprétation architecturale.

Le moulin de Biamont fut déaffecté en 1911 pour laisser la place à la machine élévatoire des eaux. Cet équipement était destiné à refouler les eaux provenant de puits creusés dans le fond du vallon de la Senne et qu'il fallait acheminer vers le nouveau château d'eau construit au point de rencontre (tout proche) de la chaussée d'Enghien de la chaussée de Lessines. La rivière fut l'objet d'une canalisation jusqu'à hauteur du nouveau bâtiment.

Un portique identique à ceux construits pour le fonctionnement des moulins fut établi à l'intérieur du canal ainsi déterminé. Ce portique repose sur un haut déversoir qui permet de remonter encore le niveau de l'eau dans la rivière. Les montants du portique ont été enlevés dans les années 2000. Le déversoir a été maintenu. Ainsi retenue et relevée par les vannes, l'eau pénétrait dans un conduit qui alimentait une turbine hydraulique à partir de laquelle tous les mécanismes de la machine élévatoire étaient mis en mouvement.

Si le dispositif hydraulique ressemble trait pour trait à ceux mis en oeuvre dans le cadre des moulins industriels du temps, le bâtiment destiné à arbriter la turbine et les pompes obéit évidemment à d'autres logiques et ne présente donc guère de traits communs avec les moulins du temps. Il s'agit plutôt d'un halle industriel assez abondamment éclairé et doublé de l'habitation destinée au responsable de la machine. Sur le pignon se voient encore les armoiries de la ville de Soignies et le millésime 1911.

Gérard BAVAY

G. Bavay, J. Deveseleer, L. Eeckhoudt, E. Schelstraete & P. Hazebroucq, "Les moulins de l'entité de Soignies de l'ancien régime à nos jours", Soignies, Cercle Archéologique du Canton de Soignies, 1988, 167 p.
Jacques Vandewattyne, "Inventaire des moulins du Hainaut. Arrondissement de Charleroi - Arrondissement de Mons - Arrondissement de Soignies", Hainaut-Tourisme, n° 118, juli 1966, p. 139-144.
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987.
Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Les généralités", Charleroi, 1930.
Robert Desart, "Les Moulins à Eau du Hainaut et des Flandres", Soignies, Lemaire, 1968, p. 62;
G. Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut. Inventaire descriptif", Mons, 2008 (Annalectes d'histoire du Hainaut, XI), p. 424, 427-428.
Herman Holemans, "Molens te Soignies", Ons Molenheem (Kinrooi, Studiekring Ons Molenheem, 1997, nr. 2, april-juni, p. 40-42.